Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

EMPRUNTS TOXIQUES : LA RUINE DES HOPITAUX

vendredi 27 février 2015 par Marise Dantin Ancienne Secrétaire Générale

EMPRUNTS TOXIQUES :

L’ETAT CONTINUE DE GONFLER LES PROFITS DES BANQUES AVEC L’ARGENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

La nouvelle est tombée aujourd’hui : le gouvernement concède 300 millions d’euros
pour faire face à la réévaluation du franc suisse et permettre aux hôpitaux de continuer
à payer les emprunts toxiques qu’ils avaient contractés, auxquels il faut également
rajouter les 100 premiers millions consentis dans un premier temps. Si pour cette
nouvelle tranche, les banques ont été sollicitées, il n’en va pas de même des autres
crédits dont une part importante repose sur le budget de la Sécurité Sociale. L’Etat
paye les banques avec nos cotisations sociales. C’est inacceptable ! Par ailleurs, nous
sommes loin du compte pour être débarrassés de ces emprunts toxiques. La Fédération
hospitalière de France (FHF) a chiffré à 3,5 milliards d’euros la somme nécessaire pour
la sortie définitive de ce piège qui étouffe financièrement un grand nombre d’hôpitaux.
Alors que les banques ont rétabli leurs marges, il n’est que temps de leur demander de
passer à la caisse et d’éponger ce passif en totalité.
Certains commentaires s’émeuvent d’un manque de clairvoyance de notre gouvernement.
Au contraire, nous pensons que ce dernier, comme le précédent, en voulant simplement
encadrer ce type d’emprunts, a continué de céder aux actionnaires des banques
spéculatives, livrant ainsi « la santé publique » aux lois du marché. Nous sommes bien
loin des discours du candidat Hollande voulant en finir avec les spéculateurs financiers.
Pacte de responsabilité, lois Santé et Macron sont un ensemble de dispositions et textes
législatifs au service du MEDEF.
Alors que nos établissements craquent de tous côtés faute de personnels, de lits, comme
ont pu l’évoquer les situations dans les services d’urgences, continuer sur cette même
ligne politique c’est casser notre service public de santé et empêcher les usagers
d’accéder à des soins de qualité.
Par ailleurs, les conséquences sur les salarié-e-s sont catastrophiques avec
notamment aujourd’hui 30 % d’emplois précaires dans les établissements et un
blocage des salaires depuis 2010. L’argent existe pour répondre à ces besoins
mais le gouvernement privilégie la finance plutôt que l’emploi et les salaires.
Permettre à nos établissements de pouvoir fonctionner correctement et redonner ses
valeurs au service public de la santé, c’est notamment effacer les emprunts toxiques,
recapitaliser les hôpitaux pour diminuer leur charge d’emprunts (plus de 30 milliards
d’euros) et mettre en place avec un organisme public le financement des emprunts
bonifiés au même taux que celui pratiqué actuellement par la BCE.(Banque Centrale
Européenne).
Montreuil, le 26 février 2015