Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

Discours de Marise Dantin pour la commémoration de la Libération de Paris

lundi 26 août 2013 par Marise Dantin Ancienne Secrétaire Générale
 

En célébrant le 69e anniversaire de la Libération de Paris, nous voulons rendre hommage au peuple parisien qui en août 1944 libéra la Capitale et mit fin à l’occupation nazie.

 

Nous voulons aussi rendre hommage à toutes celles et ceux qui, nombreux sur notre territoire, luttèrent en faisant le sacrifice de leur vie pour la liberté de notre pays, pour le rétablissement de la démocratie et de la République française.

 

Pendant la bataille de la libération de Paris, la situation particulière des hôpitaux de l’Assistance Publique, dont Cochin et l’Hôtel-Dieu, les a placés au centre des combats.

 

1. Le QG du colonel Roll-Tanguy se situe place Denfert-Rochereau.

 

2. Les combats sont particulièrement violents au Luxembourg et devant la Préfecture de police de paris

 

 

Les urgences de l’Hôtel-Dieu sous les feux croisés des nazis et des résistants, accueillent le plus grand nombre des blessés du 20 au 25 août 1945.

Les équipes médicales et paramédicales vont être sollicitées 24h sur 24 pour soigner les nombreux blessés.

 

D’ailleurs, des personnels des hôpitaux voisins de l’Île de la Cité, en particulier de l’hôpital Cochin, viendront d’eux-mêmes renforcer les équipes de l’Hôtel-Dieu, malgré l’hostilité de la Direction Générale de l’Assistance Publique de l’époque envers la Résistance.

 

De nombreux volontaires de la Croix Rouge seront d’ailleurs pris pour cible par les Allemands alors qu’ils brancardent les blessés.

 

C’est bien entendu pour rappeler le courage de nos collègues dans cette période historique que nous déposons des fleurs aujourd’hui.

 

C’est pour garder en mémoire la difficulté de vaincre le nazisme, cette expression de la brutalité, de la nocivité, et du racisme de l’extrême droite que nous nous recueillons.

 

Pendant 4 ans la France a été occupée par les nazis et durant ces années, alors que les grands industriels la trahissaient, la classe ouvrière luttait. En se libérant lui-même le peuple a pris son avenir en main. Cette libération est un héritage de nos parents que l’on se doit de faire fructifier, car l’insurrection a permis l’installation d’un gouvernement qui n’avait d’autre tâche que d’appliquer le programme du Conseil National de la Résistance.

 

L’idée fondamentale du CNR reposait sur le fait qu’un redressement économique ne peut se fonder que sur une véritable démocratie politique et sociale.

 

Parmi les mesures prises par le CNR citons :

 

- L’organisation rationnelle de l’économie avec des plans quinquennaux

 

- La nationalisation des ressources naturelles et de l’énergie, des compagnies d’assurances, et des grandes banques

 

- La liberté de la presse et son indépendance

 

- Le droit au travail et aux repos

 

- La mise en place de la Sécurité Sociale par Ambroise Croizat, incluant la retraite des vieux.

 

Le système de protection sociale, le Code du Travail avec le droit de grève, le droit au logement, sont également issus du CNR.

 

Ces grandes idées n’ont pu être réalisées que par la force du peuple qui n’a pas cédé à la pression du grand capital mondial.

 

Aujourd’hui notre pays est livré au pouvoir des financiers au travers de politiques ultra-libérales et d’un patronat qui n’a de cesse de remettre en cause tous les acquis sociaux des salariés. Pour eux il s’agit aujourd’hui de défaire méthodiquement tout le programme du CNR. Et oui en effet les politiques mises en place depuis plusieurs décennies répondent exactement aux exigences du patronat :

 

- Remise en cause de l’âge de départ à la retraite

 

- Remise en cause des droits syndicaux et criminalisation des syndicalistes

 

- Rigueur salariale alors que l’on fait des cadeaux aux plus riches

 

 

 

Cette cruelle réalité nous est rappelée chaque jour par les effets de la crise financière. Une crise causée par l’Etat qui a cautionné la finance et les spéculateurs qui se partagent les bénéfices faits sur le dos des travailleurs. Ces politiques sont dangereuses pour la classe ouvrière qui s’y oppose par des luttes. La Direction de l’APHP participe à cette destruction généralisée en mutualisant les services, en supprimant du personnel et en fermant des hôpitaux.

 

Après la chute de Sarkozy, le patronat continue à faire pression sur un gouvernement à sa botte. Pourtant le slogan du nouveau président était « le changement c’est maintenant » ! La CGT a sa part de responsabilité dans cette élection en ayant appelé à faire barrage à Sarkozy et au Front National. Mais la CGT Cochin ne reste pas pieds et poings liés face à ce gouvernement Hollande. Nous lui rappellerons que plutôt que d’investir dans la finance et de mettre en place une politique de rigueur, il faut investir dans les salaires et l’emploi.

 

Fidèles à l’état d’esprit de ces femmes et de ces hommes qui ont sacrifié leur vie, nous restons attachés à une société humaine et juste ou tous les Français ont le droit d’être soignés selon leurs besoins et non seulement leurs moyens.

 

Nous ne pouvons accepter la remise en cause des grandes conquêtes sociales. Un nouvel ordre économique doit se mettre en place. Dans le sillon de nos anciens, nous relèverons le défi.

 

D’autres financements sont possibles. L’urgence sociale est criante.

 

C’est bien pour ce combat-là que sont tombés celles et ceux à qui nous rendons hommage aujourd’hui.

 

Marise Dantin, Secrétaire Générale de la CGT Cochin

 

 
 
Marise