Droit de reponse du personnel hospitalier à l’article du Parisien
jeudi 8 avril 2010
par
« DROIT DE REPONSE » des personnels de la Santé
Le 30 mars, les médias annonçaient à tout va « les privilèges exorbitants », les « sureffectifs » médicaux et paramédicaux, du premier CHU européen qu’est l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris. Ces annonces ont pour base le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur l’examen de nos structures hospitalières publiques.
Inutile de précisez que l’émoi est grand chez tous les hospitaliers, qu’ils soient administratifs, techniques ou soignants.
- Émoi d’autant plus grand, que depuis des mois voire des années, ils se battent et exigent des moyens pour exercer correctement leur métier qu’est le « soin ». Faute de ces derniers, bien souvent leur repos, leurs congés sont déplacés et les comptes épargne temps (CET) explosent.
- Émoi lorsque l’on sait que les personnels viennent d’arracher l’ouverture de négociations et la suspension du plan de restructuration, véritable outil de casse de l’institution.
- Émoi encore à lire dans un journal à grand tirage, que ce sont des privilégiés à 2200€ en fin de carrière (ce qui est largement insuffisant) alors qu’en réalité le niveau des rémunérations fait que plus de 50% des hospitaliers partent en retraite avec moins de 1000 €par mois.
Mais au delà de l’émoi, nous ne pouvons que nous élever contre le caractère évènementiel et tronqué des propos médiatiques.
En effet la parution du rapport de la Chambre régionale des Comptes a suscité une première réaction écrite et publique du directeur général de l’AP/HP et de ses collaborateurs, notamment ceux de l’hôpital G. Pompidou, concernant les chiffres de l’absentéisme.
Dans cette réponse publique, il est clairement établi par exemple que le taux moyen d’absentéisme des personnels de l ’AP/HP se situe à 19,8% et fait partie des plus faibles des CHU de France.
De cela, aucun média n’en fait référence !
Les moyens et le temps imparti aux journalistes pour mener leurs investigations sont-ils à ce point réduits pour produire une véritable information ?
Doit-on considérer que certaines directions de médias ont jugé utile qu’il faille redonner du souffle à la direction générale de l’AP/HP et à ses tutelles ? Une direction générale contrainte à la négociation par la lutte des personnels avec leurs organisations syndicales et la montée en puissance d’une opinion publique se mobilisant pour la défense de l’Hôpital Public.
Quoiqu’il en soit, profitant de cette aubaine médiatique, la direction générale a clairement exprimé, dans un second communiqué, que l’expertise, même inexacte, de la cour des comptes, justifiait pleinement le plan de « restructurations » qu’elle a engagé.
En évoquant « les privilèges » de l’AP/HP et de ses personnels, nous ne pouvons que regretter une nouvelle tentative de « clivages » du secteur de la santé et de l’action sociale.
Clivages car, comment ne pas voir dans ces écrits une volonté de tenter d’opposer les mobilisations du public, du privé, du secteur de la santé plus nombreuses aujourd’hui.
N’y a-t-il pas volonté de désamorcer ces exigences d’arrêt de la casse de la santé conçue dans la loi HPST ?
Une loi qui a pour conséquence la fermeture de nombreux services, d’hôpitaux, de maternité et le transfert des patients vers des structures privées lucratives. Un transfert qui à pour conséquence une prise en charge (qui se réalise ou non) selon le contenu du porte monnaie.
C’est notamment le cas des maisons de retraites où l’on demande entre 2500 à 3000 euros par mois aux retraités et à leurs familles.
Non aujourd’hui, il n’y a ni trop de médecins, ni trop de personnels soignants, administratifs ou techniques ! Ce ne sont pas les chiffres qui en attestent, mais bien les vécus de terrains des professionnels et les besoins de santé constatés.
Par contre, au nom de la loi « BACHELOT » on nous impose une restructuration qui ne prend pas en compte les besoins de la population mais bien les profits des actionnaires des trusts pharmaceutiques, des marchands de la santé, au détriment des missions publiques de la santé.
Par conséquent, nous ne pouvons que réagir sur le sens de ce déchaînement médiatique visant les véritables défenseurs et promoteurs de la prise en compte des soins que nous sommes.
C’est en ce sens que nous invitons les journalistes à venir entendre les témoignages des personnels de toutes catégories de l’ensemble du champ de la santé
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