Syndicat CGT Hopital COCHIN

Poste 11167

A peine ouverte, « la plus grande maternité d’Île de France » bat de l’aile…

lundi 20 février 2012

La CGT COCHIN est intervenue vendredi 17 février 2012 au bloc opératoire de gynécologie-obstétrique de PR1 et a déposé une procédure de Danger Grave et Imminent (DGI). En effet, le personnel (Agents Hospitaliers, Aides Soignants, Infirmiers et Infirmiers de bloc opératoire) en sous-effectif aggravé ne pouvait plus assurer ses tâches sans mettre en danger les patientes et leurs bébés. Outre ses tâches habituelles, le personnel devait travailler dans les cartons, laisser des patientes sans surveillance, aménager les locaux, assurer les brancardages, etc. De plus, le programme opératoire avait été surchargé afin de « rattraper » la baisse d’activité due au déménagement : il est vrai que pour rembourser les millions d’euros investis dans ce bâtiment, il faudra bien « travailler à la chaîne » dans cette « usine à bébés », qui prévoit 6000 naissances/an avec comme objectif proche 7500 naissances/an.

Dès l’origine du projet, la CGT COCHIN a dénoncé les conditions de travail et les sous-effectifs prévus par la direction dans cette maternité supposée être « modèle ». En effet, une expertise demandée par la CGT COCHIN avait démontré que les sous-effectifs déjà existants seraient aggravés de 30% dans la nouvelle maternité, avec 20% d’activité en plus… La direction a toujours fait la sourde oreille. Depuis la loi Bachelot, les directeurs d’hôpitaux sont devenus des chefs d’entreprises, les hôpitaux des unités de production, la santé une marchandise et les patients des clients.
Déjà angoissés par la fermeture de leurs anciennes maternités, les personnels sont quasiment livrés à eux-mêmes dans de nouveaux locaux où ils doivent faire face aux sous-effectifs. Situation ubuesque : à partir de sous-effectifs initiaux, la direction avait prévu d’accentuer encore ce sous-effectif dans la nouvelle maternité, mais même ce sous-effectif prévu n’a pas été atteint ! Au lieu des -30% de personnel prévu, on atteint les -50% !
Le personnel se retrouve donc dans une situation extrêmement stressante : ce sous-effectif aggravé est en effet source d’erreurs professionnelles permanentes et d’épuisement physique. A l’hôpital, l’erreur professionnelle peut être fatale pour les patientes et leurs bébés.
A la suite du DGI déposé par la CGT COCHIN, une réunion a eu lieu entre la direction, le personnel et la CGT COCHIN. Quatre postes ont été immédiatement attribués, et un appel à l’intérim sera fait pour combler les postes non encore pourvus. Le personnel et la CGT COCHIN ont donc levé le DGI, mais restent vigilants : si aucune autre amélioration n’intervient cette semaine, d’autres mesures seront envisagées…
 

Que voulez-vous, mesdames et messieurs de la direction, l’hôpital ne sera jamais une entreprise de betteraves !

 Marise Dantin et Bernard Giusti