La CGT Cochin et le personnels du laboratoire d’urgence ont déposé un préavis de gréve a la Direction de Cochin pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.

Depuis de nombreux mois, nous, technicien (ne) s du Service de Diagnostic Biologique Automatisé (SDBA) subissons les lourdes conséquences d’un manque d’effectif aigu et chronique.

De fait, nous voyons nos conditions de travail se dégrader jours après jours :
  Gestion simultanée de doubles voire triples paillasses
  Augmentation des amplitudes horaires parfois imposées
  Décalage ou suppression de congés, pourtant âprement gagnés et indispensables pour permettre au personnel de se reposer.
  Modifications incessantes de planning à la dernière minute
  Multiplication des formations particulièrement énergivores et chronophages par défaut de fidélisation du personnel, charge de travail exclusivement portée par le personnel en poste et en sous-effectif
  Qualité des formations dispensées insuffisante par manque de temps et perte progressive du savoir (manque de formations fournisseurs et turn over bien trop important).

Au fil de restructurations et réorganisations de service successives, changements sur lesquels nous n’avons bien sûr de visibilité qu’une fois qu’ils sont effectifs dans notre service, nous avons subi des augmentations de flux et donc de charge de travail, sans pour autant que les effectifs ne suivent.

Tous ces facteurs mettent en péril notre santé physique et notre santé psychologique.

Malgré tout, nous avons tous puisé dans nos ressources personnelles, afin de fournir un travail de qualité et pour « tenir » notre laboratoire.
Cependant, les conséquences sont bien trop lourdes à supporter. Pour preuve les arrêts maladies qui s’enchainent, d’autant plus sur le long terme et en ce qui nous concerne, l’horizon ne paraît pas s’éclaircir puisqu’il semble qu’il nous faudra fournir encore et toujours plus, mettant en péril la sécurité du personnel et des patients (risque d’erreur multiplié).

Nous sommes arrivés à saturation… TOUS !!
C’est pourquoi, nous, technicien (ne) s de la SDBA avons pris la décision de nous mettre en grève (qui sera reconductible), dans l’espoir qu’enfin, notre mal-être et notre insécurité soient entendus et surtout pris en compte dans les plus brefs délais.

Nous revendiquons :
  Le remplacement du personnel à chaque départ ou congé parental
  Des postes supplémentaires pour faire face à la charge de travail
  La pérennisation de toutes ces embauches
  Une reconnaissance pécuniaire des efforts constamment fournis par l’équipe (CDI et CDD compris) pour maintenir le laboratoire à flot
  Des formations fournisseurs pour faire monter l’équipe en compétences
  L’augmentation de l’attractivité de notre service afin de fidéliser les recrutements
  La consultation de l’équipe lors des restructurations ou changements d’activités nous impactant
  La présence d’un cadre à temps plein au sein de notre service
  Etant un métier sous tension, Accès à la PRIME D’INSTALLATION à la titularisation pour rendre le poste de Technicien de Laboratoire plus attractif.
  Accès aux primes exceptionnelles de service au même titre que le personnel soignant.
  Tenue de réunions de service mensuelles, ainsi que des comptes rendus systématiques et accessibles à tous les agents du service.
Dorénavant, nous refusons catégoriquement tous les débordements et dépassements jusqu’alors consentis.

Nous occupons des postes en 7h30 ou 7h36, nous refusons l’augmentation de l’amplitude de notre temps de travail, de même que nous refusons d’effectuer des doubles ou triples paillasses !! C’est bien trop dangereux. Nous ne voulons plus cautionner une organisation qui ne tient aucunement compte de notre propre sécurité et qui potentialise à outrance le risque d’erreur pour les examens que nous prenons en charge. Nous n’oublions pas qu’à l’autre bout il y a le patient et qu’il mérite une prise en charge sécurisée et de qualité.